18 mars 2009
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L’autre jour, en entrant dans le métro, je croise un homme sans domicile. Il m’arrive souvent de le voir adossé à une rampe d’escalier, essayant de recueillir quelques pièces. Nous avons eu quelques fois l’occasion de discuter ; cet homme qui n’est plus tout jeune et a vécu de rudes années est toujours agréable avec les passants. Malgré ces échanges plaisants, je me suis aperçu qu’on peine à se détacher de ses préjugés : Ce jour là, n’ayant pas de pièces en poche, je lui ai donné un billet, en me disant « C’est dommage, cela servira surement à l’achat d’une bouteille de vin ».
J’ai été alors surpris de ces préjugés déplacés car il m’a sourit en me disant « Merci, je n’avais pas assez de sous aujourd’hui pour m’acheter à manger. Je vais à la boulangerie, j’ai envie d’un croissant ! ». Nous nous sommes souhaité une bonne journée et je l’ai vu partir, joyeux, vers la boulangerie.
J’étais heureux de savoir que cet homme pourrait s’autoriser quelques plaisirs, surement rares.
Le soir, en mangeant des sucreries par gourmandise, j’ai repensé à ceux qui, comme cet homme, ont faim et ne peuvent s’accorder de petits plaisirs auxquels nous ne faisons plus toujours attention.
Alors maintenant, j’essaye d’y penser davantage, d’apprécier ce que j’ai au lieu de regarder ce que je n’ai pas.
Et je me dis souvent : Lorsqu’on achète un croissant, on le mange avec plaisir. Mais lorsqu’on achète deux croissants, et qu’on offre le deuxième à quelqu’un qui a faim, le plaisir est décuplé.
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