Pendant de longues années, la mer d’Aral était devenue synonyme de dévastation écologique, avec ses images – emblématiques – de coques de bateaux rouillées en plein désert.
Pourtant, cette mer connaît depuis quelques années un véritable renouveau, tout du moins dans sa partie nord (« petite mer d’Aral »), une sorte de grand lac situé en territoire kazakh, qui a survécu à l’assèchement.
Dès les années 1990, un barrage très sommaire (et qui a connu diverses vicissitudes) avait été édifié pour contenir les eaux et éviter qu’elles ne se perdent et ne s’évaporent dans le désert et, malgré le taux de salinité alors très élevé, une espèce de limande (poisson plat) avait été introduite et avait pu permettre la reprise de la pêche.
Mais c’est au cours des années 2000 que le Kazakhstan, profitant d’abondantes recettes pétrolières (!!!!!), a pu construire une digue « en dur » de 13 km, contenant l’eau pour de bon. En conséquence, la « petite mer » a vu sa superficie augmenter de 18 %, son niveau se relever de 2 mètres, son taux de salinité chuter et, surtout, elle est devenue à nouveau vivable pour plus de 20 espèces de poissons d’eau douce et des oiseaux par millions (canards, cygnes, bécasseaux, flamants…). Ce qui est bon non seulement pour la biodiversité, mais aussi pour les hommes : plusieurs pêcheries ont rouvert (5 000 tonnes de poissons sont désormais pêchées chaque année), permettant la reprise économique de cette région sinistrée il y a quelques années à peine.
Moralité : en protégeant ne serait-ce qu’une petite partie d’un écosystème, on lui donne une chance pour qu’il se reconstitue intégralement.
Sources : http://www.ipsnews.net/news.asp?idnews=105681
http://www.greenetvert.fr/2011/11/08/la-mer-daral-devenue-lac-revit/37779
